Managers, pourquoi votre équipe vous teste (et comment réagir avec calme)
Votre autorité est testée ? Découvrez pourquoi vos collaborateurs vous provoquent et comment réagir sans perdre votre calme ni votre posture.
Je suis certain que ça vous parle.
Un collaborateur qui arrive systématiquement en retard.
Une remarque déplacée en réunion.
Une exécution partielle d'une consigne claire.
Vous sentez que quelque chose se joue, mais sans pouvoir le nommer. Alors vous vous questionnez, est-ce que c’est de l’incompétence ? Est-ce que c’est un oubli ?
Puis vous arrivez à la conclusion la plus surprenante : et si c’était test.
Je vous le dis sans détour, oui, il arrivera que votre équipe vous teste, et la vraie question n’est pas : “Comment faire pour que ça s’arrête ?” mais plutôt : “Pourquoi ça arrive… comment faire pour rester calme tout en ancrant son autorité ?”
Comprendre les mécanismes derrière ces tests relationnels permet de sortir de la réaction émotionnelle et de retrouver une posture de solidité.
Décortiquons.
1. Pourquoi une équipe teste son manager ?
Dans ma carrière, j’ai vu 3 grandes motivations pour une équipe qui teste son management :
vérifier la cohérence du manager : j’appelle ça le test de congruence, est-ce que le manager dit/fait ce qu’il annonce, ce n’est pas nécessairement de la provocation. C’est parfois une manière de se rassurer qu’ont les subordonnés.
mesurer les limites, tester le cadre et/ou sa solidité (jusqu’où peut-on aller sans conséquence ?). Ici dans le prolongement du point du dessus, on est un peu plus à la frontière du test. L’idée étant de comprendre “jusqu’où on peut aller avec lui/elle”,
reprendre du pouvoir : beaucoup moins drôle mais tout à fait réel, dans certains situations (promotion interne non obtenue par exemple), certains subordonnés veulent être calife à la place du calife.
Pour être très clair, ces tests n’ont (en général) rien de personnel. Ils révèlent une attente de structure, de constance, voire de “protection”. C’est une manière maladroite mais fréquente, pour une équipe, de chercher un cadre rassurant.
2. Les erreurs de réaction les plus fréquentes
Les 2 erreurs les plus courantes face à ces comportements de “test“ sont en réalité les deux face d’une même pièce :
la sur-réaction : montée de ton, menace, rappel brutal à l’ordre. Cela peut vous soulager, mais gardez en tête que vous avez déjà entamé la relation voire déclencher un jeu d’opposition systématique qui ne fera qu’empirer la chose,
la passivité : silence injustifié, tolérance à outrance, justification systématique. Si vous basculez dans ces comportements, l’équipe comprendra que le cadre peut être contourné, sans effet.
Quoiqu’il en soit, dans les deux cas, le message implicite que vous envoyez à l’équipe est : “Vous avez le contrôle, moi je suis instable ou absent.”
Et cela invite à vous tester davantage.
3. Comment réagir avec calme et autorité
Tout se joue dans le triple timing suivant : observer, nommer, recadrer
1. observer sans réagir immédiatement.
Si vous avez l’impression que quelque chose est en train de se passer, c’est peut-être que quelque chose est réellement en train de se passer. Ne montrez surtout pas votre agacement ni votre agacement, quand bien même votre état intérieur serait comparable à une tempête. Le calme apparent est une arme stratégique. Il montre que vous voyez et que cela ne vous atteint pas, que vous restez en maîtrise et que vous ne vous laissez pas emporter,
2. nommer factuellement ce qui se joue.
Prenez un moment collectif ou individuel et formulez simplement : “Depuis deux semaines, je constate trois retards sur les réunions de 9h. Que se passe-t-il ?”,
3. recadrer avec fermeté posée.
Ne confondez pas recadrage avec menace. Il convient ici de remettre la règle (appuyez vous sur le contrat de travail et le règlement intérieur) et les conséquences au centre. “Vous êtes tous libres de vos choix, mais pas des conséquences.” Pensez également à formaliser vos constatations dans un email ou dans le compte rendu éventuel (que je vous conseille de faire) mensuellement pour traçabilité RH.
Ce type de réponse calme, structurée et sans affect envoie un message clair : “Je vois, je comprends, je reste stable. Et je tiens le cadre.”
4. Anticiper plutôt que subir : installer un cadre régulier
Vous l’avez sans doute compris, un bon suivi managérial structuré préviennent la survenance de tests. Ces derniers apparaissent souvent lorsque le cadre est flou, ou appliqué de manière inconstante.
Instaurez donc un calendrier managérial fixe avec des points de suivi, des entretiens réguliers et une revue mensuelle des engagements permet de désamorcer la plupart des tests en amont.
Chaque collaborateur doit savoir :
ce qui est attendu de lui, (objectifs SMART quantitatifs et qualitatifs le cas échéant,
comment son action est suivie, c’est à dire sur la base de quels indicateurs,
quelles sont les règles non négociables
Plus le cadre est clair plus il évite l’improvisation et réduit les zones de pouvoir informel où les tests peuvent trouver un terreau de prolifération.
C’est une méthode fondamentale et redoutablement efficace.
Asseoir son autorité, sans violence ni faiblesse
Je vais vous le dire sans détour : être testé par son équipe est une étape normale dans tout parcours managérial.
C’est le signe qu’un rapport de force se structure, et que votre posture est observée. Ce n’est pas une attaque, c’est une épreuve. Et elle se traverse en solidifiant votre posture, surtout pas en vous crispant.
Si vous réagissez avec calme, vous montrez que vous tenez votre cap, et que vous savez recadrer sans agressivité. Vous devenez alors un figure de stabilité que l’on suivra naturellement.
Pour aller plus loin
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A votre solidité,